Comment les épreuves de la vie façonnent qui nous sommes

Récemment, j’ai emmené mes garçons au cinéma pour regarder le film Sonic 3 dont l’intrigue tourne autour d’un personnage sombre nommé Shadow. Rassurez-vous, je ne vais pas dévoiler le punch, mais la phrase thématique qui m’a marquée dans ce film c’est « Ne laisse pas la douleur changer qui tu es ». Le cinéma regorge de scénarios de « méchants » dont on finit par découvrir l’histoire pour se rendre compte que c’est généralement une expérience douloureuse qu’ils ont vécue dans le passé qui les a transformés en « méchants ». Autrement dit, la douleur les a rendus vilains.

Nous avons toutes notre lot d’expériences négatives dans la vie. Quelle est l’épaisseur de votre dossier de la douleur ? Le mien est constitué d’échecs, de manquements, de recommencements, de trahisons, de déceptions, etc. Je ne veux pas lancer ici un concours d’épaisseur car je sais que je serai vite battue par d’autres femmes.

En outre, un dossier de la douleur peut être apparemment mince mais peser bien lourd en raison du poids d’une expérience particulière.

Par exemple, peut-on vraiment comparer la douleur d’une mère qui perd son enfant avec celle d’une femme qui est victime de multiples trahisons ou d’abus dans des relations familiales, amicales ou amoureuses ? La réponse est non, car la perception de la douleur est profondément subjective et dépend de nombreux facteurs propres à chacune.

La douleur n’est donc pas seulement liée à l’expérience elle-même que nous avons vécue, mais à la perception que nous en avons. Cette perception est influencée entre autres par notre état mental, par notre attitude générale dans la vie (positive ou négative) et par nos croyances. Selon ces facteurs, nous pouvons percevoir un même événement de manière neutre, légère ou profondément négative.

Il y a donc la situation vécue, la perception que nous en avons, mais aussi notre réaction face à cette expérience. C’est ici que la douleur peut venir nous transformer. Maintenant, il s’agit de savoir si cette douleur va nous rendre pire ou meilleure qu’avant ?  

• La douleur peut nous rendre pire quand nous restons piégées dans nos pensées négatives, quand nous adoptons des comportements d’évitement ou de retrait social, quand nous perdons confiance en nous et en les autres et quand nous devenons hypersensibles aux situations stressantes. Tout cela nous rend très vulnérables.

• Au contraire, nos douleurs peuvent nous rendre meilleures si nous choisissons de développer notre résilience, si nous renforçons nos relations avec ceux qui souhaitent nous soutenir, si nous développons notre capacité d’empathie envers ceux qui souffrent aussi et si nous redéfinissons nos priorités pour nous concentrer sur ce qui compte vraiment.

Alors si nos expériences de vie les plus difficiles doivent nous changer, elles devraient nous changer pour le mieux.

John C. Maxwell nous invite à « tomber en avant » (fail forward), c’est-à-dire à utiliser nos expériences négatives comme des tremplins qui vont nous propulser en avant, au lieu de les laisser être des boulets à nos pieds qui nous empêchent de progresser. 

La peur, l’anxiété, l’amertume, la haine, la jalousie, etc., qui peuvent s’installer après une expérience négative ne contiennent pas d’opportunités de croissance. En revanche, maîtriser ces émotions négatives et rechercher intentionnellement à grandir à travers l’expérience vécue est la clé pour utiliser cette expérience comme une opportunité de croissance personnelle.

C’est ainsi qu’on devient l’héroïne de sa vie : quand on traverse une vallée d’épreuves et qu’on en sort victorieuse, plus forte qu’avant et avec une plus grande capacité d’impact autour de nous.

Notre réaction face à la douleur est notre responsabilité, et notre développement personnel se trouve dans notre résilience. Il revient donc à chacune d’entre nous de déterminer si nos expériences difficiles vont nous rendront pire ou meilleure. La pilule bleue ou la pilule rouge ?